Nous avons rendez-vous à Douz au camping DESERT CLUB situé dans la palmeraie tout en étant très proche du centre ville.
Après un rapide déjeuner et quelques courses, nous partons pour Ksar Ghilane par la route de Matmata et la piste jusqu'au café du Désert. De là, nous commençons à progresser dans les dunettes, après avoir dégonflé bien sûr.
Un arrêt s'impose au marabout Guiffelboum (?). A l'intérieur, se trouve un puits.
Après une zone couverte d'herbes, suivie de dunettes, apparaissent des dunes plus hautes et surtout plus serrées. La progression est régulière, il est vrai que le sable est particulièrement porteur. C'est super, les pilotes se régalent.
Nous atteignons enfin le Fort Romain de Ksar Ghilane. C'est un des Forts les mieux conservés du sud tunisien. Fondé sous le règne de l'empereur Commode, au 2ème siècle avant JC, il servait de poste avancé et de camp de base pour les expéditions sahariennes. Placé à l'orée du désert, il permettait également de contrôler les caravanes qui acheminaient leurs richesses vers les côtes. L'ancienne bâtisse fut ensuite occupée au Moyen Age avant d'être restaurée par les Français pendant la seconde guerre mondiale car elle servit à la Colonne Leclerc lors de la manœuvre de contournement de la ligne Mareth.
Après une brève halte au Fort, nous rejoignons l'oasis et "la piscine". Il est trop tard pour se baigner, nous nous dirigeons vers notre lieu de bivouac situé au milieu des palmiers pour y passer la nuit.
Ce matin, nous prenons la direction d'El Mida par la piste du pneu et la zone de dégonflage. C'est à cet endroit que commencent les enchainements de cordons et de gassis.
Le sable est très porteur. Jamais nous n'avons franchi les dunes aussi aisément. Il y eut quelques petits plantages mais c'est normal.
C'est dans un gassi situé à quelques kilomètres d'Erreched que nous trouvons un endroit pour passer la soirée et la nuit.
Nous franchissons les derniers cordons avant d'atteindre l'oasis d'Erreched.
Cette pièce d'eau chaude est issue d'un forage abandonné. L'historique est le même que pour Ksar Ghilane. L'endroit sert d'abreuvoir pour les animaux ….et.....de "jacuzzi" pour les quatrequatreux qui aiment s'y détendre. la température de l'eau est de 37°.
Nous déjeunons au bord de la "piscine" et repartons…..La piste de retour est facile. Le sable est toujours aussi porteur et les pilotes n'ont aucune difficulté pour passer les sifs. Seules deux belles descentes nous donnent une poussée d'adrénaline, mais on aime ça!
Les dunes se succèdent jusqu'à Tembaïn.
Tembaïn, ce sont deux garas dont une colline tabulaire. Cette montagne sacrée a été très tôt occupée par les hommes de la Préhistoire. Elle est aujourd'hui une destination prisée par les personnes s'adonnant à la méditation.
Nous faisons une halte pour aller voir des paramoteurs évoluer. C'est un magnifique spectacle.
Nous continuons notre progression et atteignons le parc Jbil que nous longeons pendant plusieurs kilomètres. C'est un parc national spécialisé dans la réintroduction de gazelles, addax, oryx etc... Cette opération s'inscrit dans un programme à long terme pour la restauration du patrimoine naturel tunisien. Sa superficie est de 150 000 hectares. Il est le plus vaste et le plus récent parc national.
De là nous nous dirigeons vers le puits Bir Ahmed où nous passons la nuit.
A partir de cet endroit nous évoluons dans du sable de couleur claire et d'une consistance farineuse…..ce sont les dunes blanches souvent très difficiles à franchir, mais le sable bien dur rend la progression beaucoup plus aisée.
Nous atteignons ainsi la zone des roses des sables. Elles ne sont pas très jolies mais en cherchant un peu on en trouve des correctes.
Un mélange d'eau salée et de sulfate de calcium est à l'origine de cette cristallisation originale du gypse. Au début, les paillettes qui apparaissent, s'agglomèrent petit à petit, afin de constituer des bébés roses dont les ailettes, de proche en proche, grandissent (un peu comme les naissains de moules) pour finalement donner les roses que l'on connait. Ce sont les oxydes qui colorent les roses.
L'argile, lorsqu'il entre en contact avec l'une d'entre elles en formation, se transforme illico en mica.
Le feu, au contact de la rose, restitue le gypse, donnant une sorte de saponite utilisée par les nomades pour nettoyer leurs tentes.
La "cueillette" terminée, nous reprenons notre itinéraire, toujours par les hautes dunes blanches.
Nous nous dirigeons vers le marabout Sidi Bou Jouhif que nous atteignons juste pour déjeuner à l'abri du vent.
Autour du puits, nous trouvons une caravane de dromadaires promenant des randonneurs dans les dunes.
Le dromadaire est un mammifère de la famille des camélidés. Il est herbivore. Son espérance de vie est de 25-30 ans.
Le dromadaire tunisien est aussi appelé Maghrbi ou Châambi. On le trouve dans les déserts chauds (Afrique, Proche et Moyen Orient) alors que le chameau vit plutôt dans les zones froides (Mongolie). Sa particularité est sa façon de marcher : l'amble. C'est à dire qu'il avance, ensemble, les deux pattes d'un même côté, puis les deux autres.
Sa bosse n'est pas une réserve d'eau contrairement à une légende tenace, mais une réserve d'énergie. Elle lui permet de réguler sa température.
Nous reprenons le chemin des dunes jusqu'à Sabria. De là, c'est par la route goudronnée que nous regagnons le camping Désert Club à Douz.
A chaque étape à Douz, nous allons déjeuner ou dîner aux "Palmiers", notre restaurant préféré. L'accueil y est chaleureux et les plats servis tous aussi délicieux les uns que les autres. C'est à chaque fois un régal!
Après avoir effectué le ravitaillement, nous prenons la route pour El Faouar où nous empruntons une piste de fech fech, interminable pour certains, avant de trouver les premiers cordons. Le sable est toujours aussi agréable. On a l'impression de surfer.
La matinée a été menée à un bon train, une pause détente au puits de Bir Azeth est la bienvenue.
Encore et encore de belles dunes à franchir….
...…..avant de se retrouver au Café du Parc chez notre ami Mustafa.
où nous nous retrouvons autour d'une table pour un délicieux déjeuner.
Notre périple se poursuit .....Nous retournons à Ksar Ghilane par un autre itinéraire. Le temps est plus clair, nous nous rendons à nouveau au Fort Romain.
Nous ne pouvons pas passer devant la "piscine" sans nous arrêter….
L'étape suivante est, bien sûr, El Mida puis Erreched où la source d'eau chaude est toujours appréciée..
De nouveau, retour à Douz par le franchissement de superbes dunes.
Douz est une vaste oasis, gardienne du Grand Erg. Les premières dunes bordent la palmeraie. Cette bourgade est une ancienne place de marché où se rassemblaient sédentaires et nomades de la région.
Dans le but de fixer les populations, le gouvernement accorde aux nomades des lots d'oasis nouvellement conquises sur le désert.
Douz est devenue aujourd'hui l'un des pôles touristiques majeurs du Sud Tunisien.
Nous ne pouvons pas quitter Douz sans parler des dattes. Novembre est la période de la cueillette.
L'oasis de Douz couvre environ 500 hectares. 350 000 dattiers y sont plantés, ce qui donne une récolte de 35 000 tonnes de dattes par an.
Un palmier vit une vingtaine d'années.
La "Deglet Nour" ou doigt de lumière est la reine des dattes. Ses caractéristiques sont sa couleur blond doré, sa forme allongée, sa chair translucide et surtout son goût fondant sous la langue.
La récolte est répartie en 3 catégories : les meilleures sont réservées à l'exportation, la qualité moyenne est pour la consommation locale, les moins bonnes servent de nourriture aux animaux.
Il nous reste deux jours avant d'embarquer pour Marseille, nous en profitons pour jouer les touristes.
C'est par Matmata que nous débutons ......
Niché dans une vaste cuvette, le village s'est développé sous terre, faute de matériau de construction en quantité suffisante, mais aussi pour se protéger des rigueurs climatiques.
Les premières habitations troglodytes furent aménagées par les Romains et récupérées par les Arabes.
Chaque maison s'ordonne autour d'une fosse à ciel ouvert de 5 à 10 mètres de diamètre et de profondeur.
Matmata est très touristique depuis que Georges Lucas a choisi d'y tourner "Star Wars" en 1976 et en 2000
Nous continuons la remontée vers Tunis par la côte méditerranéenne. Pour la deuxième fois, nous nous installons pour la nuit au bord de la mer, sur l'aire de camping de l'hôtel "El Kahena" à Ellouza. C'est un superbe endroit.
Une autre étape culturelle nous attend. Nous ne pouvions pas passer à côté de El Jem sans faire le détour.
El Jem est une fondation punique que les Romains baptisent Thysdrus. Aux 2ème et 3ème siècles, la cité atteint son apogée grâce au commerce de l'huile d'olive. La culture de l'olivier est toujours très développée dans la région.
Extrêmement riche, la ville se dote d'un amphithéâtre monumental.
Sa masse imposante exprime toute la puissance de l'Empire Romain. Par ses dimensions, cet extraordinaire édifice vient en troisième position après le Colisée de Rome et l'amphithéâtre de Capoue. Ses pierres proviennent de la région de Mahdia.
L'arène accueillait des combats de gladiateurs et de fauves et parfois des supplices.
Les fauves étaient parqués dans des galeries qui s'étendent sous l'amphithéâtre.
Les quelques mosaïques découvertes sont restées intactes ou presque.....
La visite de l'amphithéâtre de El Jem terminé, nous continuons notre route en direction de Hammamet.
Ville thermale dans l'Antiquité,( Hammamet est le pluriel de hammam), théâtre d'affrontements sanglants entre Turcs et Espagnols au 16ème siècle, la ville présente au 19ème siècle le visage d'une petite cité blottie derrière ses remparts.
Aujourd'hui Hammamet est le temple du tourisme balnéaire.
Les beaux remparts de couleur ocre qui entourent la Médina ont été parfaitement restaurés. Les ruelles sont envahies par des échoppes vendant des souvenirs et produits artisanaux aux nombreux touristes qui les parcourent.
En fait, la magie n'opère dans ces venelles blanches que quand les boutiques sont fermées.
A remarquer : les portes en bois cloutées….
Une autre remarque : les poissons peints sur les murs des maisons. Le poisson est le symbole de la chance et de la fertilité, mais il est aussi le symbole de la vigilance car il ne ferme pas l'œil.
Notre périple en Tunisie se termine. Comme à l'aller, c'est le ferry "Danielle Casanova" qui nous ramène sur le continent européen. Marseille n'est qu'à 24 heures de navigation….
Un grand Merci à tous d'avoir contribué à la réussite de ce raid et à bientôt, nous espérons pour de nouvelles aventures.....