Taboye est un petit village situé au nord du Mali entre Gao et Tombouctou, en bordure du désert, sur la rive droite du fleuve Niger. Lors de notre périple humanitaire en 2009, nous avons l’occasion de visiter l’école du village. Celle-ci est gratuite mais pas obligatoire. Seulement 60% des enfants sont scolarisés. Les garçons sont beaucoup plus nombreux que les filles. Ces dernières restent à la maison pour seconder la mère dans les tâches ménagères et l’éducation des frères et sœurs. L’absentéisme est important. Il est dû non seulement aux maladies mais aussi et surtout au fait que les parents ont besoin d’aide pour les travaux dans les champs et pour garder les troupeaux. Les cours se font en français car c’est la langue officielle nationale. A partir de 6 ans, les enfants commencent le 1er cycle qui dure 6 ans.
Je tiens à préciser que notre visite n’était pas prévue. Nous sommes arrivés à l’heure de la récréation du matin. Deux maitres surveillaient la cour. Les enfants jouaient gentiment. Ils sont venus à notre rencontre sans se bousculer, en nous souhaitant la bienvenue. Le directeur nous a fait visiter les locaux. Au premier coup d’œil, les classes maliennes ressemblent aux classes françaises. Les murs sont tapissés de dessins d’enfants, de tableaux didactiques,
et, à côté du bureau, je remarque une note « affichage obligatoire ». Je m’approche pour voir de plus près. A ma grande surprise, je lis : Tableau des âges, c'est-à-dire ce que nous appelons, nous, pyramide des âges. C’est la liste des élèves classés par année de naissance. Progressions trimestrielles. Dans chaque matière, est inscrite la progression des leçons pour un trimestre.
Emploi du temps.
Liste alphabétique des élèves.
Ces affichages sont également obligatoires dans nos écoles françaises. Sur le tableau noir, dans un coin, est noté le nombre de garçons, le nombre de filles, les absents. On peut lire un exercice de grammaire sur la phrase interrogative. Seul le contenu de l’exercice diffère. Le vocabulaire du texte est proche de la vie africaine ce qui est normal. Dans les autres classes visitées, nous avons pu voir une leçon de sciences sur le sable, des opérations, une leçon de bonne conduite à vélo, une interrogation de géographie sur le village. Je peux vous dire que les programmes sont les mêmes qu’en France et le niveau scolaire semble égal à celui de nos écoliers.
La lutte contre la pauvreté passe obligatoirement par la scolarisation. Quand un enfant est scolarisé, c’est tout un pays qui avance. Comme anecdote, un enfant interrogé sur son futur métier nous déclare étudier pour devenir ambassadeur du Mali à Paris !!! Nous lui souhaitons de réaliser son ambition !!!