RAID TAFNIDILT
JOUR 1 TANGER MARRAKECH BITUME
JOUR 2 MARRAKECH AIT BENHADOU BITUME + PISTE
JOUR 3 AIT BENHADOU ZAGORA PISTE + BITUME
JOUR 4 ZAGORA FOUM ZGUID BITUME + SABLE +PISTE
JOUR 5 FOUM ZGUID TATA PISTE + BITUME
JOUR 6 TATA TAFRAOUTE PISTE + BITUME
JOUR 7 TAFRAOUTE IGMIR TAFNIDILT BITUME + PISTE + SABLE
JOUR 8 TAFNIDILT SIDI IFNI PISTE + SABLE
JOUR 9 SIDI IFNI AGADIR PISTE + BITUME
JOUR 10 AGADIR ESSAOUIRA BITUME + PISTE
JOUR 11 ESSAOUIRA MARRAKECH BITUME
JOUR 12 MARRAKECH MOHAMMEDIA ROUTE
JOUR 13 MOHAMMEDIA TANGER ROUTE + AUTOROUTE
Mardi 10 novembre 2009
Le rendez-vous est donné à Sète à 17 heures. La température est fraiche. Les pick-up, le Runner et la remorque forment une caravane. Tout le monde se retrouve au port. On fait les présentations. Nous sommes onze au départ. Mais le plus urgent est de récupérer les billets au guichet de la Comanav à la gare maritime. Après avoir embarqué sur le Marrakech Express, chacun se dirige vers sa cabine.
Mercredi 11 novembre 2009
Au réveil, la mer moutonne mais on ne ressent rien. Il est vrai que le bateau est bondé. Le soleil brille, la température est douce. C’est normal, on se dirige vers le sud. Le petit déjeuner avalé, il nous faut faire la douane à bord. Le bureau ouvre à 10 heures mais une longue file d’attente se profile déjà. C’est là que Serge s’aperçoit qu’il manque la carte grise d’un quad !!! Cette dernière est restée sur le bureau à Agde !!! La seule solution possible est de se la faire envoyer par fax. Ce sera une photocopie. On verra bien. Le douanier affolé par tant de dossiers en fait trois et renonce. Il conseille à notre motard de faire pointer les six autres à Tanger. La traversée se passe le plus agréablement possible. Nous longeons la côte espagnole. On peut apercevoir Ibiza, une des iles Baléares à bâbord, et, à tribord, le Cabo de la Nao, Calpe avec son célèbre Pinion de Ifach qui avance dans la mer. On distingue à peine Alicante, puis peu à peu, le ferry s’éloigne du littoral espagnol. Après avoir passé l’après midi chacun de son coté, le groupe se retrouve à l’heure de l’apéritif pour passer la soirée ensemble.
Jeudi 12 novembre 2009
Le soleil brille, la mer est calme, tout le monde semble avoir passé une bonne nuit. Le petit déjeuner avalé, il nous faut patienter encore quelques heures avant d’atteindre le port marocain. Il est 12 heures 30 quand le ferry accoste à Tanger. Nous attendons deux bonnes heures avant que les douaniers nous rendent tous les documents. Il est vrai que nous avons treize véhicules à passer. Tout s’est bien déroulé. Tout est en règle. Ce n’est qu’à minuit que nous arrivons à Marrakech aux Jardins d’Issil où nous attendent nos six acolytes biterrois venus par avion.
Le couscous qui nous est servi est délicieux. Le vin de Meknès qui l’accompagne est excellent. L’ambiance est gaie et détendue. Les débuts sont prometteurs. Le dîner terminé, les baroudeurs descendent les quads, buggys et motos des 4X4 et de la remorque. Nous dormons dans les petites tentes berbères à quatre lits. La décoration est sommaire mais sympa.
Vendredi 13 novembre 2009
La nuit a été courte. Les derniers se sont couchés à 4 heures. Cependant tout le monde est levé et prêt pour le petit déjeuner à 8 heures. Chacun se prépare et prend place dans ou sur son véhicule respectif. Le départ est donné à 10 heures. Nous prenons la direction d’ Ait Ourir en suivant le canal. Un arrêt s’impose. Il faut faire le plein des réservoirs et jerrican. Le groupe roule en file indienne. Inch Allah ! Une quinzaine de kilomètres après, nous sommes arrêtés. La piste est effondrée. Les villageois nous indiquent la direction de Ouarzazate mais par la route.
Ce n’est pas l’itinéraire qui avait été retenu. Nous avions prévu d’atteindre la ville par les pistes et…nous nous retrouvons dans les lacets du Tizi-n-Tichka, le col routier le plus élevé du Maroc. Il culmine à 2260m d’altitude. Il est presque 14 heures, les estomacs commencent à crier famine. On s arrête donc dans une auberge, après Taddert, au bord de la nationale pour y déguster des brochettes de bœuf et de poulet accompagnées de frites. Ce n’est pas très original mais étant donné l’heure tardive, il ne faut pas jouer les difficiles ! Le café avalé nous repartons vers Télouet et sa célèbre kasbah.C’est par ce village que passaient obligatoirement les caravanes allant de Marrakech à Ouarzazate. Le bitume recouvre la chaussée jusqu’à Animiter. Ensuite, la piste est élargie. Elle ne va pas tarder à être goudronnée. La poussière vole, on ne voit rien et il faut rester très attentif au volant. Quads, motos, buggys, 4x4 progressent sans problèmes mais il n’est pas agréable de rouler dans ces conditions. Nous sommes au mois de novembre, les journées sont courtes. Il est 17 heures 45 et il fait déjà nuit noire !!! N'oublions pas qu’il y a une heure de décalage avec la France. Nous arrivons de nuit à la Kasbah des Jardins à Ait Benhaddou.
Une chambre est attribuée à chacun et leur attribution n’a pas été facile. Le dîner composé d’une salade marocaine suivie d’un couscous et d’une orange en guise de dessert nous est servi. Pendant que nous buvons le thé ou le café des percussionnistes animent la soirée en nous jouant de la N’oublions musique berbère. Ce premier jour de raid a été éprouvant. La nuit précédente a été courte. Il faut prendre le rythme. Tant et si bien que la veillée sera brève et tout ce petit monde regagne bientôt son lit.
Samedi 14 novembre 2009
Tout le monde est levé pour 8 heures et se retrouve pour le petit déjeuner. Le départ n’a lieu que vers 9 heures 30.
La mise en route est laborieuse mais les quads, les buggys et les motos demandent plus de préparations que les 4x4. Nous quittons Ait Benhaddou (où furent tournées plusieurs scènes du film « Laurence d’ Arabie ») en jetant un rapide coup d’œil à la kasbah inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Nous prenons la piste qui nous conduit à Ouarzazate en passant par le décor qui a servi au film Gladiator et par les studios de cinéma. Monica Bellucci n’étant pas là, les messieurs déçus repartent. Les pleins de carburant faits nous prenons la direction de Zagora et non de Tazenackt comme prévu. En effet, nos motards et quadeurs ont émis le souhait de voir des dunes et surtout de les franchir!!! Le parcours a donc été modifié. Nous progressons par une route sinueuse jusqu’à Agdz où nous nous arrêtons pour déguster de savoureuses brochettes et keftas; un régal pour les papilles.
C’est après le village que nous prenons la piste qui longe le Draa. Là encore, la poussière est omniprésente, mais les points de vue sur l’oued et les montagnes tabulaires dénudées qui le bordent, sont magnifiques. Au fond de la vallée, on distingue des palmiers dattiers, les tours crénelées de kasbahs, des ksour de couleur ocre, un plaisir pour les yeux. Depuis le temps que nous venons, c’est la première fois que nous voyons autant d’eau dans le lit du fleuve.
La nuit tombe et c’est après avoir rejoint le bitume à Benizouli que nous arrivons à Zagora. Sans avoir pu voir la magnifique palmeraie. Ce sera pour une autre fois. Les réservoirs remplis nous allons directement chez Mohamed Gordito, déposer les quads, buggys et motos pour une petite révision et mise au point. Ensuite nous prenons nos quartiers à l’hôtel Asmaa, un palais des mille et une nuits. Après avoir fait quelques emplettes, nous nous régalons d’une bonne tagine et passons une soirée très agréable. La température est si douce que nous avons diné sous la tente khaima.
Dimanche 15 novembre 2009
Nous nous retrouvons pour le petit déjeuner et partons chez Momo pour récupérer les véhicules. Lorsque nous arrivons au garage ces derniers ne sont pas prêts.
Nous en profitons pour faire les courses. Ce midi ce sera sûrement un pique-nique. Il est 10 heures quand le départ est donné.
Nous reprenons le bitume, puis traversons Tamegroute. Ce village est connu pour ses poteries de couleur vert foncé et surtout pour sa Zaouia qui date de 1575. La bibliothèque renferme 4000 ouvrages anciens, d’un grand intérêt pour les chercheurs.
Quelques kilomètres plus loin, nous atteignons Tagounite où les pilotes font le plein des réservoirs. Après avoir franchi le col de Beni Selmane, nous empruntons la piste qui va nous emmener à l’Oasis Sacrée. La poussière est omniprésente. La piste est tantôt sablonneuse tantôt caillouteuse mais assez roulante quand même. Nous atteignons le lieu magique juste pour déjeuner. Le temps qui, jusqu’à aujourd’hui a été très beau, change. Le vent souffle et nous devons chercher un endroit abrité. C’est au milieu des palmiers que nous nous installons. Des enfants nous tiennent compagnie pendant tout le repas. Ils sont très sages, gentils et souriants. Des sucettes, bonbons et gâteaux leur sont distribués. Nous faisons même l’acquisition de quelques colliers et bracelets en perles...Ce sont les femmes qui les tressent, c’est leur seul revenu.
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Nous reprenons la piste vers l’immensité de sable que nous apercevons au loin. Parvenus au pied de ces dunes, nous renonçons à traverser le fameux cordon de l’Erg Chegaga (long de trente kilomètres et il faut un minium de quatre heures pour en sortir !!!). Il est bien trop tard. Dommage pour certains !!! Mais nous ne serions jamais à Foum- Zguid le soir.
C’est donc par la piste des tourzas appelés également calotropys, que nous contournons le cordon. Un vent violent souffle sur le lac Iriki. La poussière soulevée nous bouche la vue. Il n’est pas facile de piloter dans ces conditions mais on peut quand même « lâcher les chevaux » et ainsi, se défouler un peu, tout en restant prudent, une saignée serait fatale. Les pilotes ont le plaisir de rouler sur l’ancienne piste du rallye Paris Dakar, balisée de chaque côté par des cairns espacés de deux cents mètres.
L’heure avance et c’est encore de nuit que nous atteignons l’auberge Iriki où nous attendent un couscous et une tagine. Rien que du bon; un régal pour les papilles.
Une crevaison est à signaler sur un des buggys. Mais la piste est tellement cassante que c’est inévitable. La soirée est comme d’habitude bien arrosée mais la fatigue commence à se faire sentir chez les participants. Certains s’endorment sur les banquettes de la salle du restaurant. En rêvant à leurs « exploits ».
Lundi 16 novembre 2009
Le soleil est de retour, la température toujours clémente. Nous quittons l’auberge vers 9 heures mais il faut attendre que la réparation du pneu soit effectuée. Nous en profitons pour ravitailler les véhicules et faire les courses pour le pique-nique. Cinq kilomètres après Foum-Zguid nous empruntons la piste sur la gauche qui nous conduit d’oued en oued jusqu’à un magnifique village en bordure de la « rivière » où nous reprenons le bitume sur quelques kilomètres. Les buggys et les quads préfèrent rouler sur les bas côtés, c’est plus agréable pour eux. Un quad et une moto crèvent…Un autre quad tombe en panne de bobine. Il est chargé sur un pick-up, le raid parait compromis pour son pilote…La piste que nous retrouvons est poussiéreuse, caillouteuse mais on commence à être habitué. Les paysages sont superbes. Le vent s’est levé et souffle violemment.
On arrive dans la palmeraie de Tissint oùnous décidons de faire la pause déjeuner. La fatigue se fait sentir de plus en plus. Jen’hésite pas à dire qu’une sieste serait la bienvenue pour certains. Mais il ne faut pas s’attarder! Le café avalé, nous reprenons le goudron en direction de Mrhimina pour rejoindre la piste qui doit nous mener sur l’itinéraire du Dakar. Au bout d’une dizaine de kilomètres, nous avons eu deux crevaisons, nous réparons. Etant donné l’heure, il est décidé de reprendre la route. Cependant, Serge trouve une piste qui nous mène à Tata en passant par Akka Irhene et Akka Iguiren. Il ne reste que 24 kilomètresà parcourir pour atteindre l’hôtel mais une autre crevaison sur un 4x4 nous retardera encore.Nous passons la nuit au relais des Sables (pas de place à la Renaissance). Personne ne veille. La journée a été longue et éprouvante pour tout le monde.
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Mardi 17 novembre 2009
Nous sommes prêts à 9 heures mais il faut réparer les pneus crevés…Ce n’est qu’à 11 heures 30 que la caravane s’ébranle en direction d’Imitek. Quelques kilomètres après nous empruntons une piste sur la gauche pour rejoindre Izerbi, Igmir, Foum El Hasn et peut-être Assa (si nous en avons le temps avant la nuit, autrement: bivouac). Le soleil essaie de percer, le vent a cessé, la température est douce et agréable.
L’embrayage du Runner ayant beaucoup souffert dans le sable de Chegaga cède carrément dans une montée caillouteuse…Il faut sangler…Le groupe se scinde en deux. Les quads, les motards et les buggys partent devant en direction de Tafraout où on espère pouvoir faire réparer le véhicule. Les quatre 4x4 restent ensemble. Thierry fait la navette entre les deux groupes. Nous roulons à faible allure. En cours de route, nous retrouvons un de nos motards en panne… La moto, le moteur cassé, est placée elle aussi, sur un Pick-up. Elle repose à côté du quad. La place commence à manquer d’autant plus qu’un participant nous a quittés la veille. Qu’à cela ne tienne, gardons le moral en espérant que les désagréments s’arrêtent là. Le ciel se couvre. Pourvu qu’il ne pleuve pas…
Nous arrivons enfin à Tafraout, toujours de nuit, et allons directement au garage où nous attendent nos amis. Mauvaise nouvelle ; la pièce n’est pas disponible et il faut aller la chercher à Agadir. Bonne nouvelle ; le quad peut être dépanné. Le mécano a une bobine. Nous nous retrouvons à l’hôtel des Amandiers pour un apéritif qui sera le bienvenu. Que de péripéties depuis deux jours. Ce n’est pas un raid de tout repos. Ce soir la veillée sera de courte durée. Tafraout est une oasis située à 1000 mètres d’altitude. Elle est entourée de montagnes gréseuses de couleurs variant du jaune orangé au violet foncé. La principale activité de ce village est la fabrication de babouches de marche.
Mercredi 18 novembre 2009
Après s’être concertés, il est décidé que Serge continue l’itinéraire prévu vers Tafnidilt en passant par Izerbi, Igmir, Bouizarkane et Guelmim. Thierry prend un 4x4 pour se rendre à Agadir et y trouver un embrayage. Aujourd’hui est un jour férié au Maroc. C’est la fête de l’Indépendance et beaucoup d’entreprises sont fermées. Le soleil brille le thermomètre affiche 28°, la vie est belle.
Stéphanie et moi en profitons pour faire du shopping dans les ruelles de Tafraout en attendant la réparation du Runner. Le véhicule devait être réparé à 17 heures 30 mais ce n’est que vers 20 heures que nous en prenons possession…Nous prenons la route pour Tiznit en passant par le col du Kerdous situé à 1100 mètres d altitude. La nuit est tombée. C’est dommage car les paysages traversés semblent superbes. La route est bordée de palmiers, d’arganiers et d’amandiers. C’est du moins tout ce que je peux distinguer dans le noir. Après Tiznit nous roulons vers Bouizarkane et Guelmim et atteignons Tafnidilt vers 3 heures du matin…
Nos coéquipiers, eux, sont depuis longtemps dans les bras de Morphée. Ces derniers ont eu la chance de rouler sur la piste qui mène à Ait Herbil en passant par Igmir et sa descente vertigineuse sur la palmeraie encaissée dans un canyon (un enchantement). Ils arrivent au gîte à l’heure du déjeuner.
Le patron et le jeune instituteur leur tiennent compagnie pendant tout le repas. Tout le monde se souviendra de l’accueil chaleureux de ces deux hommes. Les paysages magnifiques d’Igmir et de sa palmeraie resteront gravés dans les mémoires. A partir d’Ait Herbil, la caravane retrouve le bitume et le suit jusqu’au Ksar Tafnidilt qu’elle atteint vers 23 heures.
Jeudi 19 novembre 2009
La nuit a été courte mais tout le groupe se retrouve autour de la table pour le petit déjeuner. Le ciel est bleu, la température est douce, tout va bien. Les pilotes s’affairent autour de leur véhicule respectif comme chaque jour et le départ est donné vers 10 heures 30. La caravane se dirige vers le cap Draa. Vu le départ tardif, nous « zappons » l’embouchure du fleuve. De là, nous suivons la côte du haut de la falaise. Nous sommes en admiration devant les pêcheurs qui, pour gagner leur vie, n’hésitent pas à risquer leur vie en descendant la falaise par des échelles de fortune en corde.
Ils vivent dans des cabanes faites de planches, de plastiques, dans des conditions rudimentaires. Le poisson attrapé est vendu aux hôtels et aux poissonniers des villes et villages environnants. La piste est sablonneuse, roulante et très agréable. Arrivés au Fort Aoréora (ruines d’un immense fort français de l’époque du Protectorat), nous le contournons par la droite pour emprunter la petite descente de sable mou, qui mène à l’embouchure de l’oued du même nom. Devant nous se dresse une grande dune majestueuse. Nous nous arrêtons pour l’admirer et repartons vers la plage.
Avant de rouler près de l’océan, nous emmenons avec nous, un couple de français en Land. Il n’est jamais très prudent de voyager seul dans ces conditions. Lorsque la marée est basse et c’est le cas aujourd’hui, il est préférable de rouler le plus près possible de l’eau, là où le sable est humide et plus porteur. A marée haute, il est aussi possible d’effectuer le trajet mais en restant sur le sable mou. Les véhicules chauffent un peu mais les trente kilomètres de ruban de sable fin défilent sans problème. Nous quittons la Plage Blanche et remontons sur le plateau pour fêter l’anniversaire d’une amie.
C’est l’occasion de boire un apéritif à midi. Le déjeuner succinct avalé nous démarrons pour suivre la piste qui serpente entre les collines couvertes de figuiers de Barbarie et qui nous mène jusqu’à l’oued Noun. De là, c’est par le bitume que nous rejoignons Sidi Ifni. Malgré la nuit, nous allons quand même saluer l’épave d’un gros chalutier, posé droit, échoué sur la plage à une dizaine de kilomètres de Sidi Ifni.
Qu’il est agréable de se réveiller avec le soleil et par une température aussi clémente. Il est 8 heures 30, c’est la première fois que le groupe démarre aussi tôt. Nous parcourons les soixante kilomètres qui nous séparent d’Aglou par le bitume. Nous passons par Mirleft, station balnéaire en pleine expansion. Comme d’habitude, après le camping, nous empruntons la piste qui longe la côte. Nous n’avons pas parcouru cinq cents mètres qu’un militaire stoppe le convoi. Les 4x4 peuvent passer mais quads et motos sont interdits !!! Interrogation !!! Serge téléphone au Chef. Aucune dérogation n’est possible (seuls les véhicules sont autorisés !!! dixit le directeur du site !!! INTRANSIGEANT !!!). La réserve naturelle de Souss Massa, de 130.000 hectares où se côtoient sangliers, chacals, gazelles, ainsi que d’innombrables espèces d’oiseaux, est protégée. Qu’à cela ne tienne, nous trouverons un autre itinéraire. L’interdiction est respectée. Nous prenons la route pendant plusieurs kilomètres. Une piste « légale » se présente devant nous. Serge s’y engouffre, tout le monde suit. Elle rejoint la piste côtière en direction de Massa, puis le village de pêcheurs de Tifnit où nous avons l’habitude de déguster d’excellents poissonsNous passons l’oued avant d’emprunter une autre piste : non interdite celle-là. Elle longe la mer par des falaises plus ou moins hautes. Nous atteignons par un itinéraire sablonneux le village de Tifnit, petit port de pêche pittoresque niché dans une anse. Sur le sable, reposent des dizaines de barques noires ou bleues. Les petites maisons colorées rose foncé, de forme cubique s’entassent les unes sur les autres. La pêche se pratique à la traîne mais aussi à l’aide de longues cannes. Il est midi. Nous nous arrêtons chez le seul restaurateur du lieu (un ami de Serge). Ce dernier nous prépare des daurades et des poulpes succulents. Il est aidé par une allemande qui passe six mois de l’année sur place. A une dizaine de mètres de la dernière maison, on peut approcher un groupe d’une centaine d’ibis chauves Ces oiseaux, de couleur noire, sont en voie de disparition. Actuellement, la seule population connue au monde est celle de cette réserve. C’est un animal très sociable. Son régime alimentaire se compose de lézards, escargots, coléoptères, et autres insectes. Au temps des Egyptiens, l’ibis symbolisait la splendeur et la magnificence. Après le repas chacun reprend son véhicule et part vers les dunes. Le sable mou n’est pas facile à franchir et plusieurs d’entre nous se plantent, aussi bien les quads, les buggys que les 4x4.Tout le monde s’amuse mais il faut arriver à la ville avant la nuit. J’ajoute que le thermomètre affiche encore 33°. La piste de sable nous emmène jusqu’à Takat Imezgane, situé à une vingtaine de kilomètres d’Agadir. Avant de se rendre à l’hôtel Marhaba, les quads passent au lavage. Pour certains la piste, c’est fini puisqu’ils rejoindront directement Marrakech par la route. L’eau salée n’est pas ce qu il y a de mieux pour les véhicules.
Qu’il est agréable de se réveiller avec une température de 27°. Après avoir pris le petit déjeuner au soleil sur la terrasse de l’hôtel, nous nous sommes rendus en « petit taxi » au grand souk de la ville. Les emplettes rangées dans les sacs, nous abandonnons nos quatre biterrois qui, eux, restent sur Agadir.
Ils nous rejoindront à Marrakech au camping. Quant à nous (nous ne sommes plus que neuf), nous partons en direction d’Essaouira. Nous roulons sur le bitume pendant une soixantaine de kilomètres. Près de Tamri, de chaque côté de la route prospèrent des bananeraies. Les plantations sont en pleine expansion…Les fruits ne sont pas importés en France, notre gouvernement privilégie les Antilles. Nous déjeunons dans un petit resto au centre du village. Les tagines, les keftas et les brochettes sont toujours aussi délicieuses. A Imsouane nous empruntons la piste qui longe la côte.
Nous sommes entourés d’arganiers, mais point de chèvres !!! Ce n’est sans doute pas la saison !!!Il est trop tard pour se rendre dans les petits ports de pêche pittoresques où seuls les 4x4 peuvent aller. Dommage. Ce sera pour une autre fois. La nuit tombe rapidement et comme chaque jour nous atteignons l’hôtel du Vent des Dunes à Essaouira de nuit... Il fait plus frais qu’à Agadir, le thermomètre indique 17°. Nous dînons ensemble sur la promenade au bord de l’océan. L’ambiance est toujours aussi détendue et festive.
Dimanche 22 novembre 2009
Le soleil brille mais la température reste fraiche et le vent souffle. Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse de l'hôtel.
La visite commence par le port de pêche joliment décoré de barques bleues. Il faut voir, sur les quais, la réparation des filets rouges, le déchargement des bateaux lorsque les pêcheurs jonglent avec les paniers remplis de poissons alors que des femmes voilées attendent, un seau à la main, que les marins leur donnent quelques sardines.
Ensuite nous parcourons la médina par toutes les ruelles, jonchées d’échoppes de toutes sortes. Ces petits commerces cachent les maisons blanches aux volets bleus qui faisaient la particularité de « Mogador».
Le long des remparts est jonché de galeries d’expositions de peinture. Essaouira est une cité artistique où musiciens, artisans, artistes se retrouvent. C’est là qu’a lieu tous les ans, au mois de juin, le festival de musique des Gnawas.
Nous nous retrouvons tous pour déjeuner sur le port dans les petits restos bleus aux tables blanches où chacun choisit son poisson. Après avoir avalé le café ou le thé nous prenons la route pour Marrakech. La route est longue et droite. Nous roulons doucement entourant les quads et la moto. Nous arrivons au camping «Les Jardins d’Issil» encore de nuit.
Les biterrois ont déposé les quads et les buggys puis sont repartis se promener dans Marrakech. Chacun prend possession de sa case berbère et on repart diner sur la place Jemaa El Fna au numéro 97. Contrairement aux autres fois ce fut un régal. Nous rencontrons nos coéquipiers mais ne les accompagnons pas.
Il est tard nous rentrons au camping. La température n’est pas aussi douce qu’à Agadir mais elle est encore de 16°.
Lundi 23 novembre 2009
Ce matin les pilotes s’affairent pour ranger les quads et les buggys sur la remorque et les pickups. Puis c’est au tour des nombreux bagages qu’il faut caser dans les véhicules.
Tout est prêt, c’est le départ pour le centre de Marrakech où nous abandonnons deux coéquipiers qui ne rentrent à Agde par avion que le lendemain. Nous pensons avoir le temps et décidons de flâner un peu en rejoignant Casablanca par la nationale. A l’heure du déjeuner nous nous arrêtons au bord de la route à Sidi Bou Othmane, dans un petit restaurant et y savourons nos dernières keftas, tagines et brochettes. Après avoir traversé Ben Guerir, Skhour Rehama, Settat et Berrechid, nous atteignons enfin la capitale économique. Ce n’est qu’embouteillages monstres, klaxons
.Mardi 24 novembre 2009
C’est presque la grasse matinée pour tout le monde. Nous avons la journée devant nous…sauf qu’en regardant de plus près les billets de bateau on s’aperçoit que le départ n’est pas à 23 heures 59 mais à 18 heures 01 ce qui change tout. Il n’est plus question de déjeuner à Assilah et de visiter la Médina. La route nationale est abandonnée et nous nous dirigeons vers l’autoroute. Nous prenons une collation dans une station Afriquia et repartons afin de rejoindre Tanger dans les délais. Le ferry ne nous attendra pas… Nous sommes donc à l’heure au port où nous retrouvons nos deux coéquipiers qui nous avaient quittés la semaine dernière. Nous avons la surprise de voir que peu de véhicules attendent pour effectuer la traversée. Nous en profitons pour faire nos dernières emplettes (montres, babouches etc.) Les formalités de douane et de police se déroulent rapidement et sans problème (nous commençons par maitriser).
Nous embarquons sur le Marrakech Express 30 minutes avant l’appareillage. Chacun prend possession de sa cabine. Comme à l’aller nous sommes onze, attablés dans la salle de restaurant du ferry. Etant donné que peu de passagers effectuent la traversée, il n’y a qu’un seul service au restaurant.
Mercredi 25 novembre 2009
La nuit a été bonne et longue. Peut être certains avaient ils un retard de sommeil ? Ce matin nous avons droit à un exercice de sauvetage…Ça peut toujours servir mais peu de personnes suivent les consignes. Seul l’équipage réalise cet exercice sérieusement. Sur le pont du bateau il fait bon se reposer au soleil. Profitons-en. Pendant cette traversée, la mer est restée belle et calme. Nous ne sommes que 270 passagers alors que le ferry peut en accueillir plus de 1000. C’est à 12 heures 30 que nous allons déjeuner. L’après midi chacun vaque à des occupations diverses : sieste, lecture, mots croisés, transfert de photos sur le PC, promenade sur le pont etc. La nuit tombe. Petit à petit, le groupe se reforme au bar, l’heure de l’apéritif approche…Le dîner suit…Personne ne veille, la fatigue est là !
Jeudi 26 novembre 2009
Le ciel est bleu, la température est douce, nous entrons dans les eaux territoriales françaises par une mer calme et un beau soleil. Il est midi quand le Marrakech Express accoste. Nous sortons rapidement du ferry mais les douaniers sétois sont aujourd’hui plus méticuleux que d’habitude surtout avec les marocains. Nous nous retrouvons à la sortie de l’espace portuaire pour nous dire un «au revoir» qui, nous le pensons tous, sera de courte durée. A bientôt, pour de « nouvelles aventures » .